Au château d'Argol

Le premier opus du maître, dont je me suis attelé à la lecture après avoir déjà digéré "le rivage des Syrtes" et "Un balcon en forêt", d'autant plus que l'ouvrage est reconnu assez unanimement par la critique comme étant plutôt différent des autres.
Roman classé comme "surréaliste" à l'époque de sa parution, il l'est effectivement par certains aspects et on reconnaît dans ses pages l'influence de nombreux écrivains dont je citerai au passage Lautréamont, Nerval, Edgar Poe, sans oublier une touche de Lovecraft.
Le thème ? Après avoir fait l'acquisition du château d'Argol, sis dans un territoire désolé, évoquant irrésistiblement la Bretagne l'Ecosse, ou un quelconque pays de ce type, Albert va faire la rencontre de son alter ego Herminien (son âme damnée ?). Une femme (Heide) fortement inspirée à mon sens par Ophélie, s'intercalera entre eux et compliquera inéluctablement et de façon dramatique leurs rapports.
Voilà, c'est à peu près tout pour l'histoire. Mais au delà, ça fourmille de références allégoriques, mythologiques et philosophiques parmi lesquelles on on notera le Parsifal de Wagner dont la petite musique semble accompagner dans notre tête la lecture de ces pages sans oublier également Hegel (mais oui : thèse-antithèse-synthèse), pour conceptualiser le vie de ce duo/trio infernal.
C'est précieux, intellectualisant et même parfois presque exaspérant. Oui, dans ce bouquin pas de héros de chair et de sang, avec un vécu époustouflant qui fait oublier tout sauf l'histoire. On est donc loin du récit du reporter de guerre embedded, et on se rapproche de l'exercice de style d'un homme jeune, déjà plus un étudiant de Normale Sup' mais pas encore un écrivain établi, et encore imprégné de façon naïve, presque pédante, de toute une matière philosophique et littéraire.
Mais bourré de talent à l'état brut. Car à cette époque, Julien Gracq n'avait pas encore gommé ses défauts ni conceptualisé son art, et l'ouvrage se présente donc un peu comme de la matière brute, pleine de scories mais regorgeant également de pépites, avec des pages sublimes qui constituent en quelque sorte la matrice de son style inimitable.
Parmi les errements donc, la naissance d'un écrivain majeur.
Roman classé comme "surréaliste" à l'époque de sa parution, il l'est effectivement par certains aspects et on reconnaît dans ses pages l'influence de nombreux écrivains dont je citerai au passage Lautréamont, Nerval, Edgar Poe, sans oublier une touche de Lovecraft.
Le thème ? Après avoir fait l'acquisition du château d'Argol, sis dans un territoire désolé, évoquant irrésistiblement la Bretagne l'Ecosse, ou un quelconque pays de ce type, Albert va faire la rencontre de son alter ego Herminien (son âme damnée ?). Une femme (Heide) fortement inspirée à mon sens par Ophélie, s'intercalera entre eux et compliquera inéluctablement et de façon dramatique leurs rapports.
Voilà, c'est à peu près tout pour l'histoire. Mais au delà, ça fourmille de références allégoriques, mythologiques et philosophiques parmi lesquelles on on notera le Parsifal de Wagner dont la petite musique semble accompagner dans notre tête la lecture de ces pages sans oublier également Hegel (mais oui : thèse-antithèse-synthèse), pour conceptualiser le vie de ce duo/trio infernal.
C'est précieux, intellectualisant et même parfois presque exaspérant. Oui, dans ce bouquin pas de héros de chair et de sang, avec un vécu époustouflant qui fait oublier tout sauf l'histoire. On est donc loin du récit du reporter de guerre embedded, et on se rapproche de l'exercice de style d'un homme jeune, déjà plus un étudiant de Normale Sup' mais pas encore un écrivain établi, et encore imprégné de façon naïve, presque pédante, de toute une matière philosophique et littéraire.
Mais bourré de talent à l'état brut. Car à cette époque, Julien Gracq n'avait pas encore gommé ses défauts ni conceptualisé son art, et l'ouvrage se présente donc un peu comme de la matière brute, pleine de scories mais regorgeant également de pépites, avec des pages sublimes qui constituent en quelque sorte la matrice de son style inimitable.
Parmi les errements donc, la naissance d'un écrivain majeur.