Brooklyn follies

Publié le par ErMa

& Brooklyn follies"Brooklyn follies" de Paul Auster - Le livre de poche.

Nathan Glass, la petite soixantaine, tout juste remis d'un cancer du poumon, entreprend d'aborder le restant de son existence avec calme et sérénité. Séparé de sa femme, éloigné de sa fille, il renouera le contact avec son neveu Tom Woods, entrevu par hasard dans une librairie. Celui-ci, un ex-cador considéré par sa famille comme une graine d'universitaire brilllantissime et promis aux plus hautes destinées s'est finalement retrouvé à végéter dans un poste subalterne d'obscur vendeur.

Une histoire de-ci de-là, mine de rien, qui nous entraîne dans les aléas de la vie avec comme décor Brooklyn. Comment décrire l'ambiance ? Mélangez un zeste de Woody Allen dans un fond de Sommersert Maugham, saupoudrez le tout avec une pincée de Douglas Kennedy et vous aurez une idée pas trop imprécise de l'ensemble.

Sérieux et de bonne tenue donc, pimenté par moments d'un humour assez cinglant et qui fait mouche. Mais allez savoir pourquoi, et de façon somme toute assez paradoxale, le roman ne dégage pas une impression de fantaisie excessive. Un peu long à démarrer, l'ouvrage ne décolle jamais vraiment, on guette quelque événement marquant, quelque déséquilibre savamment orchestré qui permettra au tout de prendre son essor, mais on reste implacablement scotché sur la piste. Conformiste et
policé comme il sied à tout patricien très "East Coast", façon John Kerry.

Il semblerait que ceci soit la marque de fabrique du "romancier du contingent" (le contraire de la nécessité, pas les bidasses...). Le hasard des rencontres, les bifurcations de la vie, les instants chaleureux, les personnages qui se rencontrent, bref tout l'arsenal des petites histoires qui passent et s'entrecroisent.

Ce roman encensé par beaucoup de ses lecteurs à en juger par les quelques commentaires  dithyrambiques extraits du site critiqueslibres m'a laissé relativement indifférent. Sans prétendre à une tragédie façon Shakespeare ou à une fresque grandiose à la James Mitchener, j'attendais quelque chose de plus porteur de sens, et je suis tombé sur un roman certes sympathique et non exempt de charme, mais tout de même un  peu ramollo. A trop vouloir parler de l'air du temps, on  risque parfois de friser l'insignifiance.

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