Le cinquième évangile

Publié le par ErMa

"Le cinquième évangile" de Michel Faber - Editions de l'Olivier.

Un sujet en or : dans un musée de Bagdad ravagé après un attentat à la bombe, Theo Griepenkerl découvre les mémoires de Malchus, témoin direct des derniers jours de Jésus. J'ai souligné à dessein le qualificatif "direct", car chacun sait (ou ne sait pas) que les évangiles à la base du Nouveau Testament reposent sur des sources tout sauf originales,  puisque chacun des apôtres passé à la postérité s'est en fait contenté de collecter (en les arrangeant au passage à sa sauce) des éléments d'information correspondant à des faits qu'il n'avait en fait pas personnellement vécus. Ceci est rappelé dans un livre fameux (et passionnnant) de  Gérard Mordillat et Jérôme Prieur que j'avais lu à l'époque : "Jésus après Jésus : l'origine du Christianisme". 

Un tel scoop éclairerait donc d'une lueur tout à fait nouvelle (et peut-être  très dérangeante) les fondements mêmes sur lesquels la société occidentale s'est construite. Avouons donc qu'il y avait de quoi faire ! L'auteur, peut-être conscient de l'abîme qu'il ouvrait, s'est délibérément replié dans le registre mineur, en nous narrant les déboires éditoriaux qui s'ensuivent : en d'autres termes, ce qu'il advient du découvreur, exposé brutalement à une notoriété qu'il n'avait jamais prévue ni même imaginée. Et là, inévitablement, pourrait-on dire, grosse déception. C'est vaguement irrévérencieux, loufoque, teinté d'un zeste d'humour à tendance anglaise, mais au final totalement futile, voire un brin ennuyeux par moments.

Bref ça ne casse pas trois pattes à un canard. Dommage.

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